Hiver 2004 - 2005 - 2006

 

*Ambiance*

 

A moins sept ce matin, le thermomètre tousse.
Un petit vent mauvais vous transperce, vous pousse,

Sitôt que vous osez mettre le nez dehors.

Décembre, tout à coup, a changé le décor.


Le givre scintillant a recouvert la treille.
Elle ne chante plus la fontaine aux abeilles.
La pelouse est gelée et craque à chaque pas.

Les grands arbres noircis lèvent au ciel leurs bras
Comme pour implorer la grâce souveraine.

Les oiseaux attristés par l’attaque soudaine,

Avares de leur chant dans le petit jour gris,

Auront bien de la peine à trouver un abri.


Rare est le promeneur dans les rues du canton.
C’est bien emmitouflés des pieds jusqu’au menton

Que les plus courageux vont braver la froidure,

Maudissant la rigueur de Madame Nature,
Laquelle réjouit l’amateur forcené,

Qui sitôt son lever, l’œil pleureur, goutte au nez,

Photographie sans fin la cité enneigée.

Ah ! Qu’il les reverra ces images figées.
 

Devant tout un chacun il dira chaque fois :
Je n’avais de ma vie jamais eu aussi froid!

Même cet hiver où…même cet hiver là!

Et les jours passeront, et l’été sera là.

Il fera en juillet une chaleur énorme,

Qui comme chaque année dépassera les normes.

Et nous dirons alors, en brassant un peu l’air:
"Ah!
Ciel! Quelle chaleur! Ah! Vivement l’hiver!"

 

                   Renée Jeanne Mignard

 

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*Étrange*

Cette année, contre toute attente,
L’hiver n’est pas au rendez-vous.
Douceur d’automne et pluie battante,
Notre hiver est devenu fou!
 

Pourtant on aurait pu s’attendre
Aux frimas, aux ruisseaux gelés.
Décembre n’a pas le cœur tendre
Quand le soleil s’est exilé.
 

Au lieu de ça, d’humeur égale,
Le thermomètre monte encor.
Si les plus frileux se régalent,
C’est dommage pour le décor. 

Pas le moindre flocon de neige
Et pas de givre sur les toits.
Nous n’aurons pas le privilège
D’un Noël blanc comme autrefois.
 

Que de batailles mémorables
Nous avons gagnées, toi et moi,
Quand les jolies boules friables
Bien pétries, rougissaient nos doigts.
 

Chaque étrangeté a son prix.
Janvier qui s’adoucit soudain
Est léger pour les sans-abri
Et clément pour ceux qui ont faim.
 
Ne cédons pas à la critique
Si de saison, il n’y a pas.
En se montrant moins tyrannique,
L’hiver n’est pas si fou que ça!

 

     Renée Jeanne Mignard

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*Caprice*

La neige cette nuit a blanchi la colline
Où nous allions jadis cueillir le romarin.
Elle couvre les toits, les sentes, les ravines,
Les bateaux endormis au petit port marin.
 

Caprice de l’hiver, étonnante merveille,
Douce offrande du ciel que pas un n’attendait.
Le villageois surpris qui soudain se réveille,
Tremble d’émotion en ouvrant ses volets.
 

Jamais il n’a connu telle métamorphose.
Au pays du soleil rares sont les frimas.
Une couche nacrée couvre les lauriers-roses,

Revêt d’un châle blanc les fleurs des mimosas.
 

La plage, abandonnée aux oiseaux de décembre,
Mêle son sable blond aux cristaux opalins.
A quelques pas de là, du côté des
Issambres ,

Le clocher sonne gai dans l’air frais du matin.
 

La neige à l’infini ouate le paysage.
Pour garder dans nos cœurs ces instants précieux,

Allons sur les remparts de notre beau village,

Contempler ce miracle, et nous emplir les yeux.

 

    Renée Jeanne Mignard

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*Jours de Fêtes*

La cité resplendit en cette fin d’année.
La grand-rue s’est parée de superbes décors.
Place de la mairie, le soir illuminée,
Se dresse le sapin, vêtu de pourpre et d’or.
 

Il n’est pas un balcon, pas une devanture
Qui ne fasse peau neuve en ces jours merveilleux.
Les vitrines ont mis leurs plus belles parures,
Que l’enfant ébloui va dévorer des yeux. 

Aux portes des maisons s’accrochent les couronnes.
C’est un rite obligé, la coutume le veut.
A l’église là-ba
s, le clocher carillonne,
Ajoutant à la joie de ces moments heureux.
 

Bras chargés de cadeaux, la mine épanouie,
Les badauds affairés marchent à pas pressés.
Puis ils s’en vont quérir, en longues théories,
La bûche de Noël et les marrons glacés. 

Dans un grand vent d’amour la fête nous entraîne.
Qu’importe si l’hiver impose sa rigueur.
Cette trêve bénie nous fait l’humeur sereine,
On aime tout le monde, et l’on a chaud au cœur. 

Dans quelque temps d’ici, les flonflons, les surprises,
Ne seront plus pour nous que tendre souvenir.
Pour l’heure, bonnes gens, souffrez que je vous dise,

Avec mes meilleurs vœux, Bonne Année à venir.

   Renée Jeanne Mignard

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